Normalien, Emmanuel Terray, après l’agrégation de philosophie, entreprend, au début des années 1960, une carrière d’anthropologue. Enseignant à l’université d’Abidjan, où il est nommé en 1964, il mène une première recherche sur les Dida de Côte d’Ivoire. Disciple de Georges Balandier, qui s’inspire de l’anthropologie dynamique britannique ancrée dans l’histoire contemporaine, il se propose de constituer une anthropologie politique qui puisse s’inscrire dans une analyse marxiste. Sa thèse principale, centrée sur l’histoire du royaume abron du Gyaman depuis le XVe siècle, relève d’une anthropologie historique et politique. De retour à Paris, il enseignera à l’université de Paris-VIII. Il sera ensuite élu directeur d’études à l’EHESS et dirigera, de 1984 à 1991, le Centre d’études africaines. Il passe ensuite trois années à Berlin, en qualité de chercheur, puis rejoint, à l’EHESS, le Centre d’anthropologie des mondes contemporains. A côté de son œuvre anthropologique et philosophique, Emmanuel Terray est aussi l’auteur d’essais plus personnels qui sont aussi l’expression de son histoire et de ses engagements politiques et militants.

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