On peut continuer ad vitam aeternam à considérer les trisomiques comme des "handicapés". C’est pratique, cela nous autorise à continuer tranquillement à poursuivre les stratégies médicales qui nous permettront un jour prochain de les rayer définitivement de la carte. On peut aussi considérer, puisque justement ils sont "handicapés", qu’ils n’ont aucune conscience de ce que l’on fabrique avec eux, des dangers encourus par eux dans le ventre de leur mère et à leur naissance, du fait que notre société les tolère plus qu’elle ne les accepte. Mais si on les voit comme des personnes, des sujets doués de "conscience", qu’on pose à Valérie, à Nathalie, à Alexandre, à Lionel et à bien d’autres des questions que personne ne leur a jamais posées, on obtient des réponses proprement "inouïes". On franchit une frontière, on découvre un autre monde.

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