Soutien au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de la FACC :

C’est avec une grande tristesse que l’ensemble des membres de la FACC ont pris connaissance de
l’annonce du Festival du Court-Métrage de Clermont-Ferrand, faisant état de leur nécessité de réduire
la voilure de l’édition 2024. Nos pensées vont aux organisateurs·trices de cette manifestation
essentielle à la vitalité du cinéma, et nous souhaitons, comme eux, qu’il ne s’agisse que d’une
mauvaise passe.
Mais pouvons-nous, raisonnablement, y croire ?
Depuis deux ans, tous les acteurs du champ de l’action culturelle cinématographique vivent de plein
fouet les effets de la dégradation de la conjoncture économique. Dans un secteur déjà hautement
précarisé, ces effets se voient démultipliés. La ténacité et l’inventivité de chacun·e a permis de tenir,
un temps, les deux bouts. Mais les fissures s’élargissent, le colmatage ne suffit plus, et l’édifice vacille.
La moindre fragilisation – qu’elle soit politique ou financière - entraîne des conséquences
dramatiques.

Ainsi, le paradoxe se creuse entre : d’une part le volontarisme affiché – et sincère, nous voulons y
croire – de développer l’action culturelle cinématographique, d’élargir la portée des dispositifs
d’éducation aux images ; et d’autre part les obstacles économiques et structurels qui se dressent un
peu plus tous les jours entre cet objectif et celles et ceux qui travaillent à le réaliser.
Il est à craindre que d’autres manifestations culturelles qui toutes, rappelons-le, intègrent des temps
d’éducation aux images, doivent, dans les mois qui viennent, réduire leur amplitude, voire tout
simplement cesser d’exister, faute de financements.
Nous sommes toutes et tous conscient·e·s que notre secteur n’est pas isolé face à ces difficultés, et
que des signaux encourageants existent également, témoins que le soutien à l’éducation aux images
n’est pas qu’un effet d’annonce. Mais l’urgence est là, et les conséquences de ces réductions d’activité
dépassent la seule filière de l’action culturelle : c’est bien tout l’écosystème cinématographique, des
exploitants aux auteurs qui est fragilisé, tant à court qu’à long terme. Si nous voulons que l’action
culturelle cinématographique se maintienne, voire se développe comme elle se doit – et les enjeux
actuels autour du pouvoir de l’image actent un peu plus chaque jour que le sujet est crucial – il faut
veiller à ce que le tissu d’acteurs qui la constitue ne disparaisse pas à très court terme.
Souhaitons donc que les annonces lucides du Festival de Clermont-Ferrand servent de signal d’alarme
collectif ; qu’elles accélèrent et amplifient le soutien dont nos structures ont besoin. Nous savons que
notre travail nécessite du temps long.
Donnons-nous les moyens de nos ambitions, au risque, sinon, de nous éteindre dans l’indifférence.

La Fédération de l’action culturelle cinématographique (FACC) a pour but la défense des droits, du fonctionnement et des projets sur tout le territoire national, des structures d’action culturelle cinématographique, quelle que soit leur taille ou leur budget. Elle regroupe tous les acteurs de l’action culturelle cinématographique œuvrant à l’échelle locale, régionale ou nationale, quelle que soit leur forme juridique. 

https://clermont-filmfest.org/une-edition-2024-particuliere/